Symboles du Nouvel-an, porte-bonheur, superstitions et présages

Découvrez l'origine des différentes croyances, prédictions, des auspices et symboles porte-bonheur , les objets, les plantes..


Gui du nouvel an, vénéré des druides, porte-bonheur et chance

Des temps anciens, persistent des superstitions mystérieuses, en lien avec le  premier jour de l'année. Certains objets, victuailles, végétaux augurent de bonnes prédictions, ou sont censés nous protéger de tout ce qui est négatif ou mieux encore éloigner le mal. Ces légendes et mythes sont issus de nombreuses cultures.


Le 1er janvier, les coutumes du premier jour de l'année

Les romains de l'antiquité fêtaient Janus. Dieu du premier mois, il était lié à la fête du premier de l'an. A cette époque, les hommes croyaient que Janus avait le pouvoir de donner aux hommes une nouvelle année.
Un ancien calendrier datant de l'Empereur Constantin, représente janvier en homme âgé, en habits de fête. Dans sa main, on peut voir un laurier à trois feuilles, dans l'autre, il allume de l'encens. A ses pieds, siège un coq qui symbolise la vigilance et le réveil de la nature. C'est une allusion au soleil qui commence à se rapprocher de la terre.
A cette époque, le premier jour du mois était nommé les calendes de janvier. Le 1er janvier était le jour sacré de Janus, Dieu romain à deux visages, représentant le changement et de Junon, reine des Dieux et du ciel et épouse de Jupiter. Junon était la protectrice des femmes, elle symbolisait le mariage et la fécondité lorsqu'elle est représentée avec une pomme de grenade.

Superstitions de premier jour de l'an, voeux et souhaits

Contrairement à d'autres cultures, le premier jour de l'année n'était pas consacré à l'oisiveté. Au contraire, les Romains se faisaient le devoir de se donner un avant-goût du travail, considérant qu'il y avait là un heureux présage pour le reste de l'année.
Ce peuple pensait que les présages venaient des premières choses que l'on faisait, voyait ou entendait, en ce premier jour de l'année. Il croyait également qu'en ce premier jour de l'an, les Dieux écoutaient plus facilement et l'on ne devait déposer aucune vaine prière. En voici un exemple conservé par le comte de Caylus « une année nouvelle, heureuse et fortunée à toi ».

Traditions du 1er janvier chez les Romains : laurier, étrennes, gâteau des Rois, figues, chiffre 3

Le 1er janvier, les Romains faisaient à Janus une offrande. Il s'agissait d'un gâteau nommé Janual (gâteau des Rois) fait avec de la farine, du lait et du miel. Au chant du coq, toutes les portes étaient ouvertes et ornées de branche de laurier et de guirlandes. Ce jour était consacré à la remise des étrennes nommées également Strenoe, il s'agissait de trois figues sèches enveloppées dans des feuilles de laurier.
Ces dons étaient accompagnés de bons voeux. On suppose que le nombre de trois est relié au symbole de la santé, des corps et des âmes. Quant à la figue, emblématique, elle représentait la purification, la consécration, le triomphe du soleil, un bon présage augurant une belle année. Plus tard dans le temps, le laurier fut remplacé par des pièces d'or ou des feuilles d'or.
Les écrits sont, selon les auteurs du XIXe siècle, quelques fois nuancés ; certains substituent le gui au laurier. Il est parlé aussi de dattes offertes en sus des figues pour les étrennes, parfois même de verveine.
Malgré un interdit de l'église, les étrennes ont perduré dans toute l'Europe. D'ailleurs en France, avant la révolution, la cour se ruinait en somptueuses étrennes.
C'est en ces temps que l'on retrouve l'origine des étrennes et leur symbolisme.

Ne pas prêter le premier jour de l'an

A l'époque précitée, chez les Romains, il était d'usage de ne rien prêter ce jour là, même pas du feu pour allumer un cigare ou une pipe.

Le mythe de l'eau, des gâteaux et autres pâtisseries du Nouvel An

Dans plusieurs régions de France aux XVIIIe et XIXe siècles, les femmes se précipitaient tôt à la fontaine ou au puits pour tirer de l'eau. A tour de rôle, les femmes déposaient un gâteau ou du pain, beurre et fromage ou encore de la verdure et des oeufs, près de la première eau tirée. La première femme laissait ses offrandes, la ménagère suivante prenait ce don et laissait la sienne, puis, ainsi de suite. Les croyances voulaient que ces dons protègent la famille du malheur, des maladies et qu'ils favorisent l'apport de nourriture, la fécondité...
Dans certaines régions, il était d'usage à cette époque de se donner réciproquement des pâtisseries en forme de croissant nommées « cougneux ». Ce même gâteau était dégusté depuis Noël. On retrouve également les cugnots ou cugnoles, des brioches en forme de croix, au sucre ou aux pépites de chocolat. Ils sont dégustés traditionnellement dans le Nord pour fêter la nouvelle année.
Dans la Perse ancienne, la nouvelle année était célébrée par des offrandes, dont du pain, partagé entre le Roi et les courtisans. De cette tradition serait née le gâteau des Rois, à moins que ce ne soit le gâteau des Rois offert à Janius ?

Le gui, vénéré par les Celtes, symbole scandinave de nouvelle année 

Le gui est fortement lié à la tradition du Nouvel An. Ses baies blanches sont censées repousser le mal et les malheurs.
En Bretagne, les druides cueillaient cette plante selon un rituel: le 6ème jour de lune après le solstice d'hiver, soit le 1er janvier. Si l'on respectait ces principes, la plante apportait bonheur, verdeur et guérissait toutes les maladies. Le gui était pour les druides un symbole d'immortalité, de régénération.
Une fête populaire célébrée en Bretagne et en Picardie symbole cette superstition. La veille du jour de l'an, les gens allaient chercher dans les forêts voisines du gui, qu'ils donnaient aux parents et aux amis comme un talisman, un porte-bonheur pour l'année à venir.
Pour les scandinaves, une branche de gui tua Balur, le fils d'Odin, on pense cette métaphore est le symbole de la nouvelle année. Il avait tué l'ancienne, la représentation du soleil, signe du passage au Nouvel An.

L'esprit Carnaval de la nouvelle année : masques, déguisements

Ce sont les prêtres qui instaurèrent à l'époque du Moyen Âge, la fête des fous (le Carnaval). A cette occasion, ils apparaissaient masqués, revêtus d'habits de femmes, d'animaux ou carnavalesques, ils dansaient, buvaient, jouaient...
Un peu de cette tradition persiste en Suisse, où les gens ont pour coutume de se masquer la veille du jour de l'an, de parcourir les rues en criant, pour ensuite se régaler de bonnes chères.
En France, il était de coutume la nuit précédent le nouvel an et le jour de l'an de « faire le cerf ». Ainsi, jusqu'au VIe siècle environ, les gens se couvraient de peaux d'animaux, de cerf et de vache généralement. En Roumanie, encore de nos jours, de nombreux jeux ont lieu pour le Nouvel An, la Capra, un jeu de masque ou le jieni, des saynètes jouées par des jeunes gens déguisés.
On constate que nombre de coutumes bien connues de tous, ont des origines lointaines dans le temps et sont toujours d'actualité. On trouve ainsi l'explication des pétards du nouvel an, du houx et bien d'autres objets, plantes et autres symboles.


Sources :
G. Friedrich Creuzer, Joseph-Daniel Guigniaut, Religions de l'antiquité:considérées principalement dans leurs formes symboliques et mythologiques , volume 2, partie 1, cabinet de lecture allemande, 1838.
E. MP. Courtin, Encyclopédie moderne ou dictionnaire abrégé, des hommes et des choses, des sciences, des lettres et des arts, Bruxelles, Th. Lejeune, 1827.

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